La population du village de Colombier-Fontaine est assez mal connue avant le XVIIIe siècle. Cependant, par trois recensements de feux, il apparaît qu’en 1616, le village pouvait avoir autour de 180 habitants pour 36 feux, 72 ans après en 1688, il y a 24 feux et 88 habitants. En 1688 tous les villageois, sauf le meunier, sont des paysans. On sait qu’ils déclarèrent avoir alors plus d’animaux que d’habitants dans le village ! Sur les 88 habitants qui logent dans 20 maisons, il y a 33 enfants, et 7 domestiques pour 23 hommes et 25 femmes.
C’est la famine de 1709 qui nous donne le recensement suivant et avec 31 feux et 138 personnes, il y a davantage d’enfants. Au cours du XVIIIe siècle s’opéra une belle remontée démographique qui atteint 50 feux et 250 habitants en 1785, la moyenne du feu augmenta encore de 4,4 à 5. Le village passa de 138 habitants en 1709 à 228 en 1750 (dont 6 familles catholiques de 24 personnes au total) et à 250 en 1785. Cette croissance démographique est, comme ailleurs, en relation avec un climat de paix sur le plan économique et à une bonne conjoncture météorologique durant tout le siècle avec quelques rares à-coups en 1770 et 71, en 1788 et 89. Ces chiffres ne laissent pourtant rien transparaître des problèmes religieux qui tourmentaient le pays. La progression continua sur sa lancée puisqu’en 1803, il y a 10 feux de plus et 50 habitants supplémentaires. Parmi les plus anciennes familles du village, les Bourlier remontent à 1494, les Mourel (Morel), Barbier et Duroy à 1587 et les Beucler à 1616. Les autres patronymes sont postérieurs à la guerre de Trente Ans. Quelques anciennes maisons subsistent dans le centre du village, elles sont datées de la fin du XVIIIe siècle (1781, 1786, 1787).
A l’inverse des villages restés strictement ruraux, Colombier-Fontaine, au cours du XIXe siècle, vit la population augmenter continuellement et passer de 308 habitants en 1803, à 349 en 1815, à 397 en 1826, à 432 en 1841.
Après un léger tassement autour de 410 habitants, de 1846 à 1856, la poussée reprit : 442 en 1861, 509 en 1876 et 502 en 1886 puis retomba au niveau de 450 au début du XXe siècle. Les familles étaient de moins en moins nombreuses dans le monde rural comme dans le monde ouvrier. En effet, Colombier-Fontaine a connu au XIXe siècle une double activité, à la fois paysanne selon son origine, à la fois ouvrière par son industrialisation et le village n’a pas connu l’exode rural noté pour d’autres communes.
Dans le domaine agricole, on constate, avec la diminution du nombre des paysans, une augmentation des surfaces exploitées par chaque unité de production. On assiste aussi, entre le XIXe siècle et notre époque, à la transformation du système agraire traditionnel céréalier en un système pastoral herbager et laitier.
En 1836, il y avait 244 ha de champs labourés en céréales (100 de blé, 100 d’avoine, 40 ha de pommes de terre et maïs, et encore 4 ha de chanvre) et 94 ha de friches. Une enquête en 1844 établit que les 432 habitants du village (hommes : 117 garçons, 87 mariés, 1l veufs ; femmes : 109 filles, 85 épouses, 23 veuves) résidaient dans 95 maisons. Les 172 propriétaires de Colombier se partageaient les 3.959 parcelles du finage communal pour 204 ha de terres labourées, 114 ha de prés. 34 ha de parcours, 201 ha de pâtis et landes et 186 ha de bois taillés.
En 1909, 189 ha de terre sont labourés dont 50 pour le blé, 55 pour l'avoine, 40 pour les pommes de terre et 6 de betteraves. Mais il y a aussi 125 ha de prés, 149 de pacages (friches et pâtures), 10 de prairies artificielles, car le troupeau du village comprend : 28 chevaux, 122 bovins, 76 porcs et 20 chèvres et, depuis 1891, une fromagerie traite le lait produit dans le village. En 1980, il n’y avait plus que 12 exploitations fourragères avec 248 ha d’herbages, 14 ha de cultures, et 42 ha de céréales (14 pour le blé, 18 pour 1’orge, 4 pour le maïs, 6 pour l’avoine) Le troupeau était de 139 bovins et 166 ovins et les chevaux avaient tous été remplacés par des tracteurs.
Par ailleurs, de 1901 à 1926, la population doubla ses effectifs de 444 à 867 habitants et, malgré la guerre, arriva à 955 en 1954 puis franchit le cap des 1.000, avec 1371 en 1975 et s’est maintenue à ce chiffre en 1982. Il faut reprendre depuis le XIXe, l’évolution économique de Colombier pour expliquer cette progression de style urbain intégrée dans l’ensemble industriel du Pays de Montbéliard.