Histoire générale

De nombreuses trouvailles archéologiques ont été faites sur le territoire communal depuis le XIXe siècle ; celles-ci montrent que ce lieu a été colonisé par l’homme depuis plus de 2000 ans.

Au pied des Roches, au sud du village, on découvrit en 1876 divers objets de l’époque néolithique (silex taillés, pointe de flèche) avec un site probablement d’abri sous roche.

 

La période romaine a donné des vestiges plus abondants «aux Neufs Prés» le long de la voie romaine (Vesontio – Epomanduodurum : Besancon-Mandeure). Cette voie est portée sur les cartes dès le XVIIIe siècle (Cassini) et sur les cartes d’État-major. Les premiers témoignages furent trouvés lors du creusement du canal du Rhône au Rhin en 1825, près du village (restes de construction, tuileaux, lacrymatoire en verre contenant un anneau d’or, objets en bronze, fer et médailles). Vers 1885, sur le chemin d’Etouvans, à 1 km, des fouilles ont révélé de nouvelles constructions (avec chaudière en terre, une monnaie de l’empereur Antonin et une petite amphore - Musée de Montbéliard).

 

En 1870, près du moulin Rayot (usine de filature), on découvrit quelques sépultures barbares isolées, éléments d’un cimetière mérovingien - burgonde probablement plus vaste

 

Selon les historiens, la plus vieille charte mentionnant Colombier-Fontaine serait datée de 1141. Nous n’avons pas retrouvé ce document, mais il parait sûr qu’à cette époque, le village a été du ressort du Comté de Montbéliard fondé aux IXe et Xe siècles. Par ailleurs, le 8 janvier 1147, l’archevêque de Besançon, par une charte, y confirme les possessions du prieuré de Lanthenans de l’ordre de saint Augustin. Cette maison religieuse est située entre Colombier-Châtelot et le Lomont, à une distance de 8 km au sud-ouest. Le document dit ceci : « terram de Colombeyr superiori cum molendino », attestant de plus l’ancienneté des moulins sur le petit ruisseau. Un peu plus tard, le 4 mai 1177, une bulle du pape Alexandre III assure les mêmes possessions au même prieuré et désigne « ecclesiam de Colombier cum capella sua de Villar », c’est-à-dire l’église de Colombier avec sa chapelle de Villars-sous-Ecot. Et il semble bien qu’une paroisse était constituée à Colombier, Villars en était la filiale et l’église- mère devait avoir une certaine importance dès le XIIe siècle.

 

Dix ans après, en 1187, le pape Grégoire VIII confirme également par une autre bulle les biens de l’abbaye de Lieu-Croissant (près L’Isle-sur-le-Doubs) sur la demande de l’archevêque bisontin Humbert et en particulier des terres « terras in territorio de Colombiers »...

 

Colombier-Fontaine fit partie en 1282 du démembrement du Comté de Montbéliard qui constitua la seigneurie du Châtelot  jusqu’en 1790.

 

A la différence de Colombier-Châtelot qui n’avait pas de fief. Colombier-Savoureux a été très convoité durant le Moyen Age par les vassaux des Neuchâtel. Mais, avant eux, avant la formation de la seigneurie du Châtelot. Thierry et Renaud de Trémoins (70) fils de Guillaume, tenaient déjà un fief comtal à Colombier-Fontaine en 1273. En 1298, Wuillemin de Trémoins tenait toujours ce fief, malgré la formation de la seigneurie du Châtelot en faveur des sires de Neuchâtel en 1282.

On sait aussi que Richard de Neuchâtel, fils aîné de Thiébaud Ier épousa Marguerite de Montbéliard qui possédait déjà en 1273 Lougres, Etouvans et Colombier-Fontaine. Il est possible que ces terres formèrent sa dot.

 

En 1284, Humbert de Longevelle écuyer, fils d’Eudes, chevalier, reprit de Thiébaud III de Neuchâtel un fief à« Colombier-Saveroux » qu’il avait acquis de Simon de Falon, et ce qu’il tenait en fief de Perrin de Montbéliard. Un peu plus tard, en 1299, Villemenet, fils de Joly de Trouvans, reprit du même sire de Neuchâtel ce qu’il avait à «Logres» à «Colombier Saveroux» et à Etouvans. D’autres vassaux des Neuchâtel apparaissent au XIVe siècle avec les seigneurs de Saint-Moris. Ainsi Jean Savaigeot de Saint-Moris, chevalier, reprit de Thiébaud IV ce qu’il avait à Colombier-Saveroux, « Saint-Moris », Montécheroux et Villars-sous-Ecot, en 1336. Un autre document le mentionne en 1340 et on suit sa descendance en 1380 avec un Jean de Saint-Maurice. Mais la branche mâle de la famille s’éteignit en 1490 et l’héritage échut à deux filles qui transmirent leurs biens à leurs héritiers.

 

En 1368, il y avait aussi la famille de Vaîtes. Jehan de Vaîtes et sa femme Marguerite, fille de Thiébaud de Roches, vendirent le meix qu’ils possédaient à Colombier-Fontaine à Thiébaud de Neuchâtel. Au début du XVe siècle, deux vassaux des Neuchâtel, les nobles Henri de Villers et Thiébaud Berchenet tenaient des biens à Colombier. D’autres seigneurs en bénéficièrent encore aux XVe et XVIe siècles avant leur réunion au domaine direct du comte de Montbéliard dans le cadre de la Seigneurie du Châtelot en 1561.

 

Le XVIe siècle fut marqué par l’introduction de la Réforme et par la terrible invasion des Guise pendant l’hiver 1587-1588. D’horribles excès par le pillage, l’incendie et la torture, furent commis par les reîtres du duc de Lorraine. Les mêmes horreurs se répétèrent de 1633 à 1637 pendant la guerre de Trente Ans et durant 3 ans de 1635 à1638, la peste anéantit la population du village.

 

Le pays tenta de se reconstruire mais de nouvelles menaces apparaissaient à l’horizon avec la conquête par la France de la Franche-Comté en 1674. Cela entraîna pour Colombier-Fontaine et la seigneurie du Châtelot des tribulations à la fois politiques et religieuses et qui se traduisirent de toute manière par une annexion française «de facto» en avril et mai 1700. Dès lors, sur le plan administratif et souverain, le droit du roi prévalut sur le droit du prince de Montbéliard qui, après une période de séquestre jusqu’en 1748, ne retrouva que les droits utiles, mineurs, d’un vassal vis-à-vis d’un suzerain tout puissant. Les implications religieuses de cet état de fait seront examinées plus loin.

 

En 1789, le prince de Montbéliard, seigneur du Châtelot, perdit tous ses droits seigneuriaux avec leurs revenus. En 1790, la seigneurie fut également supprimée et la commune de Colombier-Fontaine entra dans le département du Doubs et dans le canton de Mathay. Ce canton fut transféré à Écot en 1800, celui-ci fut supprimé le 19 octobre 1801 et remplacé par le canton de Pont-de-Roide. Les biens ecclésiastiques qui demeuraient à Colombier-Fontaine ceux de l’hôpital de Valentigney, ceux du prieuré de Lanthenans, furent vendus comme biens nationaux vers 1793-94.

 

Les invasions de 1814 et de 1815 furent néfastes à Colombier-Fontaine qui dut satisfaire à de nombreuses réquisitions et au logement de troupes chez l’habitant. Par contre la guerre de 1870 causa moins d’ennuis au village. Le pont du Doubs, construit en pierre en 1863, sauta (3 arches) comme tous les autres de la région en 1870, ce qui protégea d’une certaine manière Colombier-Fontaine et les villages de la rive gauche du Doubs où les Prussiens ne passèrent pas et où restèrent jusqu’en janvier-février 1871 des soldats français. Le pont fut rebâti par l’État en 1873.

 

Pendant la Seconde Guerre mondiale, Colombier-Fontaine fut marqué par plusieurs faits de résistance en relation avec la «bataille du rail». Entre Voujeaucourt et Colombier, la ligne de chemin de fer fut plusieurs fois coupée par le maquis en juillet et août 1944. Le pont sur le Doubs sauta encore au moment de la Libération, les 15 et 16 novembre 1944, à la suite des durs combats de Saint-Maurice. Il ne fut reconstruit qu’en 1950.

 

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